Par le mot «zakat», les jurisconsultes désignent l’aumône légale prescrite aux croyants afin de les purifier. Dieu a dit dans le Coran:
«Prends de leurs biens une aumône par laquelle tu les purifieras et tu les rendras vertueux.» (9:103)
Tout musulman est censé savoir que l’acquittement de la zakat est l’une des obligations de la loi islamique. Donc, si un musulman prétend qu’elle n’est pas obligatoire, il sera considéré comme un apostat. D’ailleurs, dans plusieurs versets coraniques, le mot «zakat» est cité juste après le mot «prière». En effet, Dieu a dit dans le Coran:
«Accomplissez la prière et acquittez la zakat.» (2:43)
Il a dit aussi:
«S’ils se repentent, accomplissent la prière et acquittent la zakat, alors laissez–leur le chemin.» (9:5)
Il a dit aussi:
«S’ils se repentent, accomplissent la prière et acquittent la zakat, ils seront vos frères en religion.» (9:11)
Il a dit aussi:
«On ne leur ordonnait que d’adorer Dieu, lui vouer le culte en pur monothéisme, accomplir la prière et acquitter la zakat.» (98:5)
À ce propos, l’Imam as–Sadiq (a.s) a dit: «Dieu a assigné aux pauvres une partie de la richesse des riches, largement suffisante pour eux. Et s’Il savait qu’elle était insuffisante, Il leur donnerait encore plus. Donc, s’ils sont toujours dans le besoin, ce n’est pas à cause de [de l’insuffisance] de la part que Dieu leur a assignée, mais parce qu’ils sont privés de celle–ci. Et si les gens leur donnaient leur part, ils auraient vécu dans l’aisance.»1
Ce hadith montre clairement que la pauvreté ne vient pas de Dieu, elle est le résultat de l’injustice des hommes.
Dans un autre hadith, l’Imam al–Baqir (a.s) a dit: «Dieu Tout–Puissant n’interrogera pas l’homme sur une prière autre que la prière obligatoire, ni sur l’aumône autre que la zakat, et ni sur un jeûne autre que celui du mois de Ramadan.»
Qui doit acquitter la zakat?
Pour qu’une personne soit obligée d’acquitter la zakat, elle doit réunir les conditions suivantes:
1- Atteindre l’âge de puberté. En effet, Younes Ibn Yaâqoub a dit: «Un jour j’ai envoyé à l’Imam as–Sadiq le message suivant: «J’ai des petits frères, et je ne sais pas quand est–ce qu’ils devront acquitter la zakat.» Et l’Imam (a.s) m’a dit: «Lorsque la prière sera obligatoire pour eux, la zakat le sera aussi.».»
Dans un autre hadith, l’Imam as–Sadiq (a.s) a dit aussi: «L’orphelin n’est pas obligé d’acquitter la zakat sur son argent ni sur aucune de ces récoltes (qu’elle soit celle des dattes ou celle des céréales), et il n’est pas obligé de faire la prière. Et lorsqu’il aura atteint l’âge de puberté, il ne sera pas obligé d’acquitter la zakat sur [les richesses] du passé ni sur celles du futur, et cela jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de raison. Et lorsqu’il atteindra cet âge–là, il devra acquitter une seule zakat. C’est–à–dire il aura les mêmes obligations que les autres.»
La plupart des jurisconsultes ont pris en considération ce hadith; c’est ce qui réfute l’avis qui dit qu’il est obligatoire pour ceux qui n’ont pas atteint l’âge de puberté d’acquitter la zakat des biens autres que les deux monnaies (c’est–à–dire les pièces en or et les pièces en argent). Certes, il est recommandé au tuteur d’un enfant (qu’il soit son père, son grand père, ou bien le gouverneur) d’acquitter la zakat des biens de celui–ci.
2- Être sain d’esprit.
L’auteur d’al–jawahir a dit: «La plupart des jurisconsultes ont dit que tous les préceptes concernant l’enfant concernent aussi le fou.» C’est–à–dire qu’il n’est pas obligatoire d’acquitter la zakat sur les biens d’une personne folle. Ensuite, ce même auteur a dit: «Mais rien ne permet à un jurisconsulte d’émettre un tel avis. Donc, il est difficile de l’accepter.»
3- Le bien doit appartenir exclusivement à celui qui doit acquitter la zakat, et il doit être à sa disposition. Donc, un don ne peut être concerné par la zakat que s’il est en possession du donataire. Il est de même pour un bien légué par testament, une chose prêtée, une chose volée, ou bien mis en gage.
En effet, l’Imam as–Sadiq (a.s) a dit: « [Tu n’es pas obligé] d’acquitter l’aumône légale sur une chose que tu as prêtée à quelqu’un, ou sur un bien qui n’est pas chez toi avant qu’ils ne soient à ta disposition.» Et lorsque Zourara l’a interrogé à propos d’un homme qui n’a pas pu récupérer l’argent dont il disposait, il lui a dit: «Il n’est pas obligé d’acquitter la zakat avant de le récupérer. Et une fois récupéré, il devra acquitter la zakat d’une seule année.»
D’après l’auteur d’al–hada’iq, la plupart des jurisconsultes ont dit qu’il n’est pas obligatoire d’acquitter la zakat sur une chose qu’on a prêtée à quelqu’un, et cela même si on peut la reprendre à tout moment.
Les différents types de biens soumis à la zakat
Il est obligatoire d’acquitter la zakat sur les choses suivantes: les chameaux, les bovins, les ovins, le blé, l’orge, les dattes, les raisins secs, l’or et l’argent.
Il est recommandé d’acquitter la zakat sur les céréales mesurables ou pesables autres que le blé et l’orge (comme les pois chiches, le riz et les lentilles), les fruits (comme les pommes et les abricots), l’argent investi dans le commerce, les juments et les biens immeubles destinés à la location (comme les jardins, les magasins, les bâtiments…).
Ce qui prouve qu’il est seulement recommandé d’acquitter la zakat sur ces choses–là, ce sont les hadiths d’Ahl–ul–bayt (a.s) qui, en apparence, veulent dire qu’il est obligatoire d’acquitter la zakat surs toutes ces choses–là, mais qui ont été interprétés autrement par les jurisconsultes afin de pouvoir les concilier avec les hadiths authentiques qui disent que la zakat concerne uniquement neuf choses.
Buts de la zakat
- Purifier les biens du croyant avant tout, et faire acte de foi.
- Permettre aux plus pauvres de subvenir à leurs besoins, ce qui était un droit dans le cadre de la responsabilité collective prônée par l’islam.
- Rallier le cœur des hommes à Dieu.
La zakat est le troisième pilier de l’islam et son essence même révèle l’importance de la participation sociale dans l’univers musulman. La zakât est clairement un impôt sur l’avoir et la propriété qu’il faut comprendre, d’abord, comme une obligation devant Dieu. Ce prélèvement purifie sur le plan religieux, sacré et moral le bien de celui qui le possède.